Responsables de l’axe : Maude Bonenfant (communication, UQAM) et Emmanuel Château-Dutier (histoire de l’art, Université de Montréal)
Cet axe de recherche vise à comprendre les dispositifs qui produisent de la légitimité dans les environnements numériques. Il s’agit donc d’étudier les formes d’autorité qui structurent l’espace numérique. Les instances traditionnelles de validation et de légitimation des contenus sont en effet mises en question par la multiplication des plateformes de diffusion et par les changements des supports et des chaînes de production. Le modèle papier avait stabilisé certaines formes de validation, surtout dans le monde du savoir scientifique. Ces modèles sont loin d’être obsolètes, mais il devient urgent de comprendre comment ils peuvent être adaptés à des environnements autres, avec des temps de publication différents, avec une accessibilité et une visibilité spécifiques, avec une multiplication du nombre des contenus qui rend difficile pour le grand public, et souvent aussi pour un·e chercheur·e, de l’orientation dans une masse considérable de documents.
Pour dresser un bilan des formes de validation à l’époque du numérique et pour produire des recommandations et des outils permettant de maintenir des standard de qualité élevée, cet axe fera le point sur des expériences de diffusion numérique de contenus savants, comme Érudit, OpenEdition et la collection « Parcours numériques », en analysant la structure théorique et technique des plateformes et en relevant les enjeux conceptuels et pratiques avec le but d’en identifier les dispositifs de légitimation qui permettent à ces expériences de bénéficier d’une forme d’autorité scientifique. Il explore aussi les pratiques de dissémination et d’éditorialisation qui se sont transformées de manière radicale avec le Web sémantique (ou Web de données) et les nombreux autres bouleversements des régimes de communication numérique tels que l’Internet des objets et la réalité augmentée dans un premier thème « Modèle dynamique de publications » (incluant de nouvelles applications de « Voyant Tool », développé par Stéfan Sinclair). Le Web sémantique est en effet une des formes de production de l’autorité par rapport à des contenus, car il permet une description structurée, complexe et réfléchie des contenus. Cet axe analyse aussi l’impact des technologies reliées au « Big Data » sur l’exploitation et la compréhension de ces contenus (texte, son et image) dans un deuxième thème intitulé « Données massives : Analyse et nouvelles formes de visualisations » où des chercheur·e·s en communication et en sciences de l’information mettront en avant le développement d’une méthode de recherche transdisciplinaire entre les sciences sociales appliquées à l’analyse des communautés de joueurs et la science des données massives et l’application de techniques de fouille de textes et de visualisation de l’information (deux objets au cœur des demandes Savoir de Maude Bonenfant, de Dominic Forest et de Jean-Guy Meunier). Le partenariat CRSH « NovelTM: Text Mining the Novel. A Multi-University Digital Humanities Initiative » (2014-2020), le Laboratoire de recherche en médias socionumériques et ludification de Maude Bonenfant et le projet « LINCS: Linked Infrastructure for Networked Cultural Scholarship » (tous deux subventionnés par la FCI) sont trois exemples de projets subventionnés pour cet axe.
Ce contenu a été mis à jour le 9 février 2021 à 22 h 09 min.